Le Manoir du Tronchet se dresse à l’emplacement d’un Château féodal du XIIe siècle sur le coteau qui surplombe les vallées de la Louette et de la Chalouette.
De cette époque, il conserve ses douves, ses souches d’échauguettes(1), ses souterrains et sa salle capétienne.
Il fit partie du domaine royal jusqu’en 1509, date à laquelle il fut donné à Pierre des Mazis, gouverneur du château d’Etampes et échanson de Jean sans peur(2).
La première mention officielle du « Tronchet » figure dans le contrat de mariage de Gédéon des Mazis et d’Anne de Rochechouart en date du 2 août 1613. L’ancienne habitation partiellement détruite lors des guerres de Religion fut restaurée (les murs du rez-de-chaussée authentiques datent de 1107), l’aile droite et la chapelle furent érigées.
La date de 1623 figurant sur la clef de voûte de l’ancienne cuisine correspond bien au style du bâtiment qui paraît inspiré de certains modèles diffusés par le « Livre d’architecture » pour bastir aux champs, de Jacques 1er Androuet du Cerceau en 1582.
Le corps de logis, de plan rectangulaire avec ses deux pavillons côté jardin, l’emploi de la brique et de la pierre, le raffinement de leur mise en œuvre, l’alternance de croisés et de demi-croisés sur la façade antérieure, le décoratif sont autant de témoignages de la manière de bâtir propre à la fin du XVIème et au début du XVIIème siècle.
Des comparaisons sont possibles avec les châteaux de Rosay près de Septeuil, de Neuville à Gambais et d’Ormesson sur Marne.
Vers 1680, Anne Charlotte des Mazis épouse Guy-Victor de Vigny et lui apporte en dot la propriété du Tronchet. C’est elle qui fit construire le pigeonnier avec ses 2000 trous.
Un descendant célèbre de cette famille, Alfred(3), né le 27 mars 1797, écrit dans son « journal d’un poète » : « Mon père était le cadet de douze enfants et mon grand-père, Guy-Victor de Vigny, un des meilleurs gentilshommes et des plus riches propriétaires de Beauce. J’ai habité Le Tronchet. La Beauce était la patrie de mes pères et au milieu de cette province, plate et féconde en blés, près d’Etampes, ma tante Mme de Vigny élevait au Tronchet six filles qui me recevaient sur leurs genoux, de temps en temps vers l’automne, saison où mon père aimait m’y conduire … Mon grand-père et mes oncles faisaient partir du Tronchet de nombreuses meutes pour les chasses au loup. »
Dans le prolongement du corps de logis, un bâtiment a été élevé en 1780.
L’enceinte extérieure était munie de trois échauguettes dont les souches subsistent.
Vendu une première fois en 1820, Le Tronchet connut plusieurs propriétaires successifs et, au début du XXe siècle, lors de son acquisition par la famille Coutté, actuelle propriétaire, le manoir tombait en ruine. En 1910, toitures et planchers avaient disparu. C’est alors que le hangar situé derrière la salle des gardes fut bâti avec les pierres des maisons abandonnées et en ruine autour du manoir.
La remise en état de l’ensemble des bâtiments extérieurs et intérieurs afin de faire de l’ancienne maison seigneuriale une entreprise de réceptions a été commencée en 1972.
La famille Coutté a la satisfaction de vous présenter le « manoir » dans toute sa majesté et sa splendeur d’autrefois.